L’industrie automobile a toujours été une industrie innovatrice et c’est pourquoi celle-ci se base sur la robotique. Mais depuis quelques années, cette filière se voit rattraper par d’autres domaines bien plus exotiques tel que les manufactures, l’alimentaire et bien d’autres.
La pandémie de la COVID19 a été l’année dernière et comme je vous l’ai déjà dit un accélérateur au développement de la robotique tant au niveau professionnel qu’industriel. Les chefs d’entreprises voient en la robotisation une parade face au COVID19 et face aux problèmes sanitaires à venir.
La robotisation permet aux entreprises de continuer leur production sans craindre les confinement, couvre-feu ou pire encore l’arrivée de la maladie dans l’entreprise faisant de ce lieu un cluster. Les robots ont la capacité de travailler 24h/24, 7j/7 et 365 jours par an sur le papier et cela séduit les entrepreneurs.
Pour la première fois, les commandes annuelles de robots provenant de secteurs non automobiles ont dépassé les commandes de robots automobiles, les ventes d’unités robotisées en Amérique du Nord ayant augmenté de 3,5 % en 2020 par rapport à 2019. Cette croissance est due à un quatrième trimestre fort qui a été le deuxième meilleur trimestre jamais enregistré pour les ventes de robots en Amérique du Nord, avec une augmentation de 63,6 % par rapport au quatrième trimestre 2019.
Les statistiques de l’industrie – publiées aujourd’hui par la Robotic Industries Association (RIA), qui fait partie de l’Association for Advancing Automation (A3) – montrent que les entreprises nord-américaines ont commandé 31 044 unités robotisées, évaluées à 1,572 milliard de dollars en 2020. Au quatrième trimestre, les entreprises ont commandé 9 972 unités, pour une valeur de 479 millions de dollars.
« L’augmentation des commandes de robots que nous observons, malgré la pandémie, démontre l’intérêt croissant pour les solutions robotiques et d’automatisation », a déclaré Jeff Burnstein, président de l’A3. « Il est prometteur de voir la croissance de la robotique dans de nouvelles applications et d’atteindre un groupe d’utilisateurs plus large que jamais ».
D’une année sur l’autre, les commandes dans les sciences de la vie ont augmenté de 69 %, les produits alimentaires et les biens de consommation ont progressé de 56 %, et les plastiques et le caoutchouc ont connu une hausse de 51 %. Les commandes dans le secteur automobile ont augmenté de 39 % en 2020.
« En 2020, nous avons vu deux tendances en particulier qui ont propulsé la croissance des commandes non automobiles pour la technologie robotique », a déclaré John Bubnikovich, directeur régional pour l’Amérique du Nord de KUKA Robotics. « Premièrement, le niveau de compétence en matière d’automatisation dans l’industrie en général a augmenté, et cela s’est traduit par une plus grande demande pour cette technologie. Deuxièmement, le comportement des consommateurs a considérablement changé et les attentes créées par ce changement étaient difficiles à satisfaire sans l’automatisation ».
En même temps, a déclaré Monsieur Bubnikovich, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’instabilité de la main-d’œuvre ont fait que les industries ont accéléré leurs stratégies d’automatisation.
Les mêmes tendances sont observées par d’autres grands fabricants de robots.
« Avec les changements dans le comportement d’achat personnel des gens causés par la COVID, les robots ont été utilisés en nombre record pour permettre l’exécution des commandes dans l’espace du commerce électronique tout en permettant des pratiques correctes de distanciation sociale », a déclaré Dean Elkins, chef de segment – Manutention, Yaskawa Motoman. « En outre, les robots ont largement contribué à la production d’équipements de protection individuelle et de test et des dispositifs médicaux nécessaires pour maintenir notre société en bonne santé et en sécurité ».
« Nous avons constaté une augmentation substantielle de l’activité dans les secteurs non automobiles, les clients s’efforçant de rendre leurs lignes de production plus flexibles et mieux à même de réaliser efficacement une production mixte élevée et de faible volume en réponse aux demandes en constante évolution des clients », a déclaré Mark Joppru, vice-président – segment consommateurs et robotique de service, ABB Robotics et automatisation des machines aux États-Unis. « Dans les applications alimentaires, par exemple, où les robots étaient traditionnellement utilisés pour automatiser des processus plus simples comme le chargement des caisses, ils sont de plus en plus souvent commandés pour des processus à plus forte valeur ajoutée, comme la préparation directe des aliments, ce qui se traduit par des améliorations de la sécurité et de l’hygiène alimentaires. Alors que ces tendances existent depuis plusieurs années, la COVID a changé les perceptions et les priorités des clients, accélérant l’adoption de l’automatisation robotique ».
En août 2020, A3 a fait un rapport sur la tension des chaînes d’approvisionnement et l’incertitude économique due à la COVID-19. Alex Shikany, vice-président de l’A3, Membership & Business Intelligence, a noté que malgré une baisse des commandes, les dirigeants de l’industrie ont fait preuve d’optimisme pour le reste de l’année 2020 et ont prédit avec précision la forte fin de l’année 2020.
« La pandémie a créé un sentiment d’urgence pour les entreprises manufacturières qui doivent investir dans l’automatisation comme jamais auparavant », a déclaré Mike Cicco, président et directeur général de FANUC America. « Traditionnellement, les entreprises ont mis en œuvre l’automatisation pour réduire les coûts, augmenter la production et améliorer la qualité. Toutefois, la pandémie a ajouté un facteur supplémentaire qui pousse les fabricants à réexaminer leur chaîne d’approvisionnement pour en accroître la flexibilité, minimiser les perturbations et la rapprocher de leurs clients. Dans cet état d’esprit, il existe davantage de possibilités d’étendre les applications robotiques à de multiples installations, en particulier pour les grandes entreprises. Le potentiel inexploité de l’automatisation est un signe prometteur pour notre industrie ; les possibilités d’automatisation sont aujourd’hui vraiment illimitées ».
Il faut donc voir que les entrepreneurs voient en le robot, l’avenir des entreprises et que ceux-ci dépenses des sommes colossales dans cette croyance déshumanisant au fur et à mesure celles-ci.
Nous pouvons déjà voir revenir le paiement à la tâche depuis le début de la pandémie de la COVID19 avec l’explosion du nombre de création d’auto-entreprises et le retour du paiement à la tâche tel que les services de livraison à domicile. La robotisation nous poussera-t-elle dans cette voie de retranchement et de précarité ?
La robotisation et le développement de nouvelles technologies est passionnant mais quel prix allons-nous payer ?
Quentin CLAUDEL
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Source Robotics Tomorrow
« …le niveau de compétence en matière d’automatisation …. »
Phénomène d’engrenage . La dde développe l’offre qui développe la dde de « têtes » qui développe la recherche .
Mais comme vous dites , à quel prix ?
Un déséquilibre énorme est entrain de se créer entre des métiers « traditionnels » et la techno d’automatisation .
Si la France ne se robotise pas, ses concurrents l’ont fait, le font et le feront sans tenir compte de son avis, y compris les robots tueurs . . . .
Cela va faire environ une quarantaine d’années que la robotique a été initiée progressivement dans l’industrie automobile et donc rien de nouveau si ce n’est que ces entreprises investissent alors qu’il n’y a aucune demande! Pour répondre à Zelectron, bien des personnalités parmi lesquelles des Prix Nobel se sont élevées pour justement faire attention aux types de robot que l’on utilise pour justement éviter de se retrouver dans des configurations où nous, les humains, nous n’aurions plus le contrôle sur les robots et où les robots deviendraient à leur tour potentiellement des tueurs de leur propre concepteur. A cet égard, un ou deux films sont sortis justement pour alarmer de ce danger potentiel… même si les hommes demeurent selon une classification mondiale les troisièmes plus grands « dangereux tueurs »…