L’emploi et les robots est un sujet d’un brûlante actualité, objet de peurs et de fantasmes. Pour le Conseil d’Orientation de l’Emploi (COE) qui a rendu son rapport, seuls 10% des emplois feraient les frais des progrès de la robotisation mais aussi que 50% d’entre eux seraient profondément bouleversés ! Si ça ce n’est pas une Robolution alors il faudra m’expliquer. Il s’agit alors plus d’une collaboration homme machine avec une automatisation des tâches mais pas d’un remplacement par une machine.

Là où le bas blesse, c’est que nous ne sommes pas encore armés pour cette Robolution. Ce sont les emplois les moins qualifiés, souvent liés à des tâches pénibles, qui vont souffrir en premier. Cette transformation de l’emploi citée par le COE risque toutefois bien d’augmenter une fracture sociale déjà béante. Le rapport évoque aussi, et bien sûr, la nécessité d’acquérir de nouvelles compétences pour les salariés et là, c’est une autre histoire. Comme pour Darwin, il y a ceux qui s’adapteront et les autres…qui disparaîtront !

Ce rapport n’est pas une bombe, n’apporte pas grand chose de neuf mais pointe effectivement la réalité et c’est sans doute ce qui fait mal. Demander des compétences nouvelles n’est pas forcément lié à de la programmation et de l’expertise technologique mais à des connaissances globales plus élevées. des connaissances liées à la résolution de problèmes, à l’analyse, aux connaissances en outils numériques alors même que les consommateurs sont de plus en plus avertis. Selon ce même rapport, ce sont 3,3 millions de personnes qui seraient concernées pour une insuffisance dans leurs compétences et 7,7 millions qui devraient monter en compétences pour disposer de meilleurs atouts dans une économie numérisée.

Autant dire que Madame Michu qui confond la souris et le mulot risque gros dans les années à venir. Mais pas seulement, puisque les emplois qualifiés sont aussi menacés comme le rappelle un récent rapport de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce Et le Développement (CNUCED), « la menace que fait peser la robotisation sur les bons emplois s’étend à certains pays en développement » (il faut entendre par « bons emplois, les emplois qualifiés, en particulier dans la banque et l’assurance). Il y’a donc un gros risque aussi pour que votre banquier ou votre assureur n’en fasse les frais…mais vous risquez bien d’y perdre la pauvre marge de négociation dont vous pouviez bénéficier… La casse annoncée effraie mais cette mutation ne se fera peut-être pas à la vitesse annoncée par les progrès technologiques fulgurants. Les choix se feront aussi de par les technologies qui apportent un progrès réel aussi bien en termes de confort que de rentabilité mais aussi en termes de sociabilité…bon l’avenir nous dira sans doute rapidement l’ampleur de la question. Le vrai chantier est donc sans aucun doute celui de la formation qui va devoir s’adapter en premier, c’est à dire maintenant !

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